Barrages


L’objet de ce rapport est de présenter les principaux dispositifs de sécurité rencontrés sur les ouvrages hydrauliques français. Ce travail constitue une étape préliminaire à des études plus détaillées de certains de ces dispositifs, dans le but de constituer des « fiches barrières » et de définir des critères minima à remplir pour qu’une barrière de sécurité puisse être considérée comme telle dans le déroulement d’un scénario accidentel.
Ce rapport n’a donc pas vocation à une étude poussée de chacun des dispositifs identifiés, ni à justifier leur pertinence en tant que facteur de réduction du risque sur la séquence accidentelle : il s’attache cependant à en donner une description succincte et à les replacer dans le contexte de la séquence accidentelle sur laquelle ils interviennent.

Les exploitants disposent de nombreux documents (consignes, rapports de surveillance, rapports d’auscultation, revues de sûreté, …) attestant leur gestion de la sécurité. Les attendus pour ces éléments sont détaillés dans les textes réglementaires. En particulier, un arrêté définit le plan attendu d’une Etude de Dangers (EDD) et en précise le contenu (pour les barrages et les digues).
Dans le plan-type proposé d’une EDD, une partie est consacrée à la description du Système de Gestion de Sécurité (SGS) mis en place par le gestionnaire d’ouvrage. Une difficulté existe cependant sur la définition de ce qui est attendu en matière de formalisation d’un SGS complet et pertinent.
Le présent document est une première étape des réflexions menées par l’INERIS en termes de SGS ouvrages hydrauliques : qu’entend-on par SGS ? Quelles interactions avec les études de dangers Barrages ou Digues ? Quelles sont les éléments à intégrer à un SGS Barrages ou Digues en comparaison avec les SGS requis pour des activités couvertes par d’autres réglementations (ICPE, Canalisations de transport, …) ?

The new French dam safety regulation classifies each dam in four classes depending on its height and the volume of water it stores. The first two classes require each owner to establish a safety report for an authority review. A main objective of this report is to demonstrate that all hazardous scenarios have been taken into account by the dam owner in assessing the risk level and also that sufficient safety measures have been specified to reach a global risk as low as reasonably possible. First, considering all existing data and characteristics of the dam, the owner has to carry out a risk analysis to identify all failure modes that may occur on dam structure and hydraulic equipment. Every potential accident is then characterised in terms of severity of consequences and annual occurrence probability. The severity level is assessed quantitatively or qualitatively, using a combination of maps representing the effects of the flood waves and the Population At Risks. The probability is assessed using a semi-quantitative method analyzing all scenarios and safety measures involved in prevention and protection: the bow-tie approach. This cross analysis implements an iterative approach to highlight complementary measures and recommendations and therefore enhance global safety level.

International Commission On Large Dams (ICOLD)
Commission Internationale des Grands Barrrages (CIGB)

La CIGB aide la profession à mettre en place des normes et à fixer des règles afin de garantir la sécurité, l'efficacité, l'optimisation des coûts, la protection de l'environnement et la prise de décisions socialement équitables lors de la construction et l'exploitation d'un barrage.

Le site internet est disponible en version française ou anglaise.

Le CFBR a pour mission de favoriser les connaissances dans le domaine des barrages.

L'article R.214.115 du Code de l'environnement introduit par le Décret n°2007-1735 du 11 décembre 2007 prévoit la réalisation d'une étude de dangers pour certains ouvrages hydrauliques (barrages de classes A et B ; digues de classes A, B et C). Cette étude a pour objectif la démonstration de la maîtrise des risques par l'exploitant au travers d'une analyse croisée de la gravité des conséquences des effets et de la probabilité d'occurrence annuelle des accidents majeurs identifiés. Afin de réaliser l'estimation en probabilité des accidents, l'INERIS utilise une méthode semi-quantitative qui consiste à analyser les scénarios d'accident en utilisant l'outil nœud papillon. Cet outil décrit les séquences d’événements depuis un événement initiateur jusqu'à un accident. Les barrières de sécurité intervenant en prévention et en protection sont déterminées, et leurs critères de performance analysés. L'outil nœud papillon permet de mettre en oeuvre une approche itérative en vue de démontrer la réduction des risques par l'ajout ou l'amélioration des mesures de sécurité par exemple. Il permet d'estimer la probabilité finale de l'accident majeur en se basant sur la fréquence d'événements initiateurs diminuée par les probabilités de défaillances associées aux barrières de sécurité. Si cette démarche est démonstrative et structurée, elle se confronte toutefois à des difficultés d'identifier une fréquence pour certains événements initiateurs dits "rares".

La surveillance d’un barrage vise à détecter les dérives et les évolutions de l’ouvrage susceptibles d’être à l’origine d’un phénomène dangereux. Elle vise à réduire le risque d’accidents potentiels liés à des défaillances intrinsèques. La surveillance recouvre différentes activités : les inspections visuelles, le contrôle des organes d’évacuation et de sécurité et l’auscultation.
Le système d’auscultation apparaît comme une composante de la surveillance de l’ouvrage. Il s’agit d’un système technique et organisationnel visant à obtenir des mesures précises de paramètres physiques représentatifs de l’état de l’ouvrage et de son évolution. Ces mesures sont exploitées pour évaluer périodiquement la sécurité de l’ouvrage et mettre en œuvre le cas échéant des opérations de confortement.
Cette étude a pour objectif d’améliorer la prise en compte des systèmes d’auscultation dans les études de dangers. Elle s’attache à répondre à différentes questions : comment évaluer les performances des systèmes d’auscultation ? Les systèmes d’auscultation peuvent-ils être considérés comme des barrières de sécurité au sens réglementation IC ? Comment intégrer les systèmes d’auscultation dans les scénarios d’accident ?